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This is the timely and incisive analysis (in French) of what is at
stake in the question of locus of deposit for open access
self-archiving and mandates. It was written by Prof. Bernard Rentier,
Rector of the University of Liège and founder of EurOpenScholar. It
is re-posted here from Prof. Rentier's blog.
For more background (in English) on the important issue of
institutional vs. central deposit, click here.
Liège is one of the c. 30 institutions (plus 30 funders) that have
already adopted a Green OA self-archiving mandate .
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DéPôTS INSTITUTIONNELS, THéMATIQUES OU CENTRALISéS ?
Posté par Bernard Rentier dans Open Access
A lire: une remarquable revue très complète
de l'OA par Peter Suber.
La formule des dépôts institutionnels permettant la libre
consultation de publications de recherche par l'Internet
est certes la meilleure, mais elle est, tôt ou tard,
menacée par une nouvelle tendance visant à créer des
dépôts thématiques ou des dépôts gérés par des organismes
finançant la recherche.
La dernière initiative provient de la très active
association EUROHORCs (European association of the heads
of research funding organisations and research performing
organisations), bien connue pour ses prix EURYI et dont
l'influence sur la réflexion européenne en matière de
recherche est considérable. Elle tente de convaincre
l'European Science Foundation (ESF) de mettre sur pied,
grâce à une subvention considérable des Communautés
européennes, un dépôt centralisé qui serait à la fois
thématique (sciences biomédicales) et localisé (Europe)
sur base du principe qui a conduit à la création de
PubMed Central, par exemple.
L'idée part d'un bon sentiment. Elle est née d'une prise
de conscience que nous partageons tous: il est impératif
que la science financée par les deniers publics soit
rendue publique gratuitement et commodément. Mais en même
temps, elle est fondée sur une profonde méconnaissance de
l'Open Access, de l'Open Access Initiative et des besoins
réels des chercheurs et des pouvoirs subsidiants.
La notion qui sous-tend cette initiative est que les
résultats de la recherche doivent être déposés
directement dans un dépôt centralisé. Mais si les
résultats de la recherche ne sont pas aujourd'hui en
accès libre et ouvert, ce n'est pas parce qu'il manque
des dépôts centralisés, c'est tout simplement parce que
la plupart des auteurs ne déposent pas leurs articles du
tout, même pas dans un dépôt institutionnel.
La solution n'est donc pas de créer un nouveau dépôt.
Elle est dans l'obligation pour les chercheurs de déposer
leur travail dans un dépôt électronique, cette obligation
devant être exigée par les universités et institutions de
recherche ainsi que par les organismes finançant la
recherche. Si l'on se contente de laisser faire les
grands pourvoyeurs de fonds tels que l'Union européenne,
on ne disposera dans le dépôt central que des
publications de la recherche qu'ils ont financée. On
comprend donc qu'àterme, le chercheur sera amené à
encoder ses publications dans autant de dépôts différents
qu'il bénéficiera de fonds d'origine différente. Ce n'est
pas pratique, c'est même inutilement lourd.
Comme les institutions de recherche la produisent (avec
ou sans financement public, dans toutes les disciplines,
dans tous les pays, dans toutes les langues), la solution
qui saute aux yeux est qu'ensemble, les institutions de
recherche et les organismes finançants doivent encourager
la mise en place de dépôts institutionnels. Ensuite, si
l'on tient à réaliser des dépôts centralisés, on pourra
toujours le faire, en redondance, et ce sera facile si
les logiciels sont compatibles.
Ce qui est inquiétant, c'est l'investissement, redondant
à ce stade, qu'implique la création de dépôts
centralisés. En fait, ceci correspond à une vision naïve
qui laisse penser qu'à l'heure de l'Internet, il faille
encore centraliser quoi que ce soit. L'élément
centralisateur, c'est le moteur de recherche. Prenons
Google Scholar: il est parfaitement efficace pour
retrouver les articles dans l'ensemble des dépôts
institutionnels, aussi bien que dans un dépôt central.
L'utilité des dépôts centralisés n'est donc pas
justifiable sur le plan technique. Le risque est même
qu'ils ne solidifient uniquement que le dépôt des travaux
faits avec les fonds d'un seul bailleur de fonds. Les
dépôts institutionnels assurent la présence sur le web de
tous les travaux scientifiques quels qu'ils soient, peu
importe comment ils sont financés.
On peut comprendre que les bailleurs de fonds et
organismes finançants aient envie de disposer d'un
répertoire complet des travaux qu'ils subsidient, mais il
est logique alors qu'ils collectent les données ? c'est
maintenant très aisé techniquement et cela nécessite
juste un peu d'organisation pour être systématique ? à
partir des dépôts institutionnels plus complets ou que
ces derniers leur communiquent automatiquement
l'information.
Par ailleurs, la philosophie qui sous-tend l'Open Access
est planétaire. Elle ne peut se confiner à une dimension
européenne. La science est plus universelle que cela.
La création de dépôts centralisés n'est pas seulement une
perte de temps, elle est aussi contre-productive pour la
généralisation du dépôt obligatoire car elle multiplie,
pour des chercheurs qui résistent déjà à déposer ne
fût-ce qu'une fois leurs travaux, elle multiplie les
endroits où ils doivent les déposer !
Nous sommes donc en présence d'une initiative de très
bonne volonté, qui a du sens pour l'ESF, mais qui est un
peu maladroite. Il eût été préférable de développer le
principe que les dépôts centralisés soient des récoltants
d'informations à partir des dépôts institutionnels et non
des endroits de dépôt direct. Le principe même des dépôts
thématiques (par sujet, par domaine de la science, par
nationalité, par continent, par source de financement,
etc.) ne peut qu'ajouter à la confusion dans un domaine
qui n'est déjà pas facile à mettre en place et où le
succès le plus complet est lié à la proximité du niveau
de pouvoir et d'exigence. Les dépôts thématiques (ici, il
serait doublement sectoriel: Europe & Biomédecine) ont
beaucoup de sens, mais doivent rester secondaires par
rapport à l'exigence fondamentale du "tout accessible".
En d'autres termes, le succès de l'Open Access, sans se
heurter de front aux éditeurs, repose sur les dépôts
d'articles publiés par ailleurs et sur l'exigence d'un
travail unique pour l'auteur. Le plus simple et le plus
efficace pour cela est le dépôt institutionnel. Toute
recherche provient d'institutions: le dépôt idéal le plus
efficace et le plus complet ne peut donc être
qu'institutionnel. Le reste est technique: ce n'est plus
qu'une affaire de récolte d'informations.
La proposition de l'ESF n'est donc intéressante que si
elle se situe au niveau de la récolte secondaire des
données à partir des dépôts institutionnels primaires.
Dans sa présentation actuelle, elle manque son but.
Received on Wed Feb 04 2009 - 18:17:20 GMT
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: Fri Dec 10 2010 - 19:49:39 GMT