Sorry for the article in word format. Here is an
ASCII txt format.
Anyway my post letter with original paper will be
posted today...
I hope you will get it through
finally,
Yours truly,
Pierre
Neurophysiol. clin. 18 (1988), 555-557 In
Memoriarn
L'OEUVRE DU PROFESSEUR LEONIDE
GOLDSTEIN
P.ETEVENON
Centre Esquirol, CHU Côte-de-Nacre, 14033, Caen.,
France
Nous avons eu la grande tristesse d'apprendre le
décès du Pr Léonide Goldstein, le 19 juin 1988. Il est né à Paris, le 2 avril
1914, de parents réfugiés en France après la révolution russe de 1905. Il gagne
une croix de guerre pour valeur exceptionnelle sur la ligne Maginot, puis part
alors aux Etats-Unis auprès du prix Nobel Hermann J. Mueller, avant de s'engager
dans les Forces françaises libres, de 1942 à 1945, dont il recevra la médaille.
Ce pionnier de l'électro-encéphalographie quantitative a. commencé comme
pharmacologue et généticien. Sa première publication, avec B. Ephrussi et Vogt,
date de 1939, lors du 7e Congrès international de génétique. Il travaille
ensuite avec A. Loubatières sur le diabète hypophysaire et les sulfamides
hypoglycémiants et publie avec celui-ci. Il revient ensuite à la génétique
(Nature (1948) 164, 369) et soutient une thèse de doctorat d'Etat en
biomathématiques, sur la drosophile, en 1951. Il achève une formation de
biostatisticien à l'ISUP, en même temps que son amour des arts lui vaut d'être
parmi les violonistes du Concert Lamoureux. Il poursuivra sa vie durant cette
pratique musicale en s'adonnant ensuite à la musique de chambre avec ses amis
musiciens, chercheurs et universitaires américains. Dès 1954, il publie avec
Bruno Minz et puis Jeanne Fuggaza sur les effets de l'adrénaline, de l'ocytocine
et de la vasopressine sur l'électro-corticogramme du lapin. Devenu chef de
travaux à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes en Sorbonne, en 1953, puis maître
de recherche au CNRS, au Collège de France, il repart bientôt aux Ètats-Unis,
après avoir publié en 1956-1957 avec le comte Zénon Drohocki, inventeur de
l'électro-spectrographie cérébrale et de la méthode de
l'électro-encéphalographie quantitative par intégration des amplitudes du signal
EEG redressé. Il étudie alors les effets de l'adrénaline, du cardiazole, du
curare et de substances " tranquillisantes" sur l'électrogenèse corticale du
lapin. Cela est décisif pour sa carrière, car dès 1956 et jusqu'en 1988, il
poursuivra d'importants travaux de pharmaco-EEG, et d'applications de
l'électro-encéphalographie quantitative en psychiatrie et en
psychophysiologie.
Il devient professeur associé de pharmacologie aux
Etats-Unis, à Atlanta, Emory University (1958) où il rejoint le Dr C.C.
Pfeiffer. Il démontre alors comment la nalorphine antagonise la morphine, puis
étudie le déanol, la choline, l'atropine et l'amphétamine. Avec C. Munoz, il
poursuit l'étude des agonistes et antagonistes de l'amphétamine et du
dichloro-isoprotérénol (J. Pharmacol. (1961) 132, 354), Dès 1962, il décrit
l'action des hallucinogènes et psychostimulants (caféine, amphétamine)
qu'il
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MEMORIAM
ne cessera d'étudier chez l'animal et chez l'homme.
Il décrit, l'action sur 1'EEG, chez des sujets normaux et chez des malades
schizophrènes, du LSD, des barbituriques, du gamma-OH et publie sa première
revue à ce sujet, en 1963 (N. Y Acad, Sci. 107, 1045-1056). Il devient ensuite
pendant 13 ans (1961-1973) le chef du laboratoire d'électro-encéphalographie
quantitative du département de neuropharmacologie du "Bureau of Research in
neurology and psychiatry " (New Jersey Neuropsychiatric Institute) à Princeton,
alors dirigé par le Dr Humphrey Osmond, père des études des drogues "
psychedelics " - C'est là, de 1965 à 1966, que j'ai rejoint le Pr Léonide
Goldstein et participé à ses travaux de recherche. En 1963, il découvre
l'hypovariabilité des tracés de malades schizophrènes et la même
hyper-régularité des tracés chez des sujets volontaires sains ayant reçu du LSD
(Clin. Pharmacol. Therapeutics (1963) 4, 10- 2 1). Il valide sa découverte en
1965 (Electroencephalogr. clin. Neurophysiol. (1965) 19, 350-361) chez 101
malades versus 104 normaux. Il montre le premier les effets anxiolytiques
comparés de l'aspirine, des antihistaminiques, du méprobamate, du
chordiazépoxide, de l'éthanol versus placebo, chez l'homme et pose les jalons de
la pharmaco-EEG (Arch. Gen. Psychiotry (1964) 10, 446-453; Am. J. Psychiatry
(1965) 121, 1147-1155). Toujours en 1965, il publie une seconde grande revue
intitulée "Amplitude analysis of the electroencephalogram" (Int. Rev.
NeurobtoL, 1965), Il montre que les tracés quantifiés permettent une typologie
entre patients normaux, alcooliques et psychotiques (Psychophysiology (1967) 3,
3, 249-254). Il étudie les effets de la méthaqualone et du gluthéthimide sur le
sommeil d'insomniaques, puis de l'halopéridol, qui agit à l'opposé chez des
malades schizophrènes et des normaux.
En 1972, il montre les premières
asymétries d'amplitudes de l'EEG pendant le sommeil (Physiol. & Behav.
(1972) 8, 811-815) et la pharmaco-EEG des différences inter-hémisphériques
(Agents Action (1973) 3. 124 -132). Devenu professeur de psychiatrie en 1974, à
la Rutgers Medical School (New Jersey), rédacteur en chef de Research
Communication in Psychology, Psychiatry and Behavior, il écrira de nombreux
articles sur l'étude des situations psychophysiologiques et de leur
quantification (activités verbales vs spatiales, musique, hypnose, fatigue
mentale, états de sommeil et de rêve, etc.). Il est alors détenteur d'une vaste
connaissance qui lui vaut d'écrire sur "Drugs and Youth " pour l'Encyclopedia
Britannica et d'aborder des sujets philosophiques comme l'illustrent ces deux
exemples, pris parmi ses publications, en 1979 et 1983:
"Is a Man, a Man,' a
Man? (or; Is an EEG. an EEG, an EEG ?) Some rernarks on the homogeneity of
"'normal subjects" " (Pharmacopsychiatry (1979) 12, 74-78). Il termine cet
article en citant puis en commentant Galilée, à Pise: " "Science consists in
measuring that which is measurable, and in rendering measurable that which is
not." So let's measure, but let's always try to measure as precisely as possible
";
- " Brain Function and Behavior: on the origin and evolution of their
relationships" (Adv. Biol. Psychiatry (1983) 13,-75-79). Et voici la fin de cet
article-ci: " Finally, cerebral processes became specifically confined to
differentially organized functional centers. In humans, behavior represents the
sum total of the integration of such diversified activities. Whether this is the
end of the story rernains to be seen. "
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Actuellement, l'interrogation sur Minitel de la
banque documentaire MedlineINSERM, permet d'obtenir la liste des 172
publications, recensées depuis 1971, du Pr Leonide Goldstein, qui a publié plus
de 300 articles au cours de sa vie.
Humaniste, homme de mesure et homme
mesuré, savant et modeste, doué d'un humour de tous les instants qui replaçait
les choses et les événements à leur juste place, le Pr Léonide Goldstein était
très aimé et écouté de ceux qui eurent le privilège de le rencontrer et encore
plus de travailler avec lui. Il préparait un grand ouvrage sur la métrologie et
sur Gauss en particulier. Souhaitons qu'il l'ait achevé et que celui-ci puisse
être publié afin de nous enrichir encore de sa présence, et qu'il continue de
nous enseigner la mesure du goût de vivre qui fut le sien et le goût de la
mesure qu'il a si bien poursuivi tout au long de sa vie.
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